Introduction : Qu’est-ce qu’une maladie nodulaire de la glande surrénale ?

Les lésions surrénaliennes nodulaires d’intérêt chirurgical sont nombreuses. Certaines d’entre elles, appelées “lésions surrénales fonctionnelles” (adénomes, carcinomes, phéochromocytomes, etc.) peuvent se manifester avec certains syndromes hormonaux (syndrome de Cushing, syndrome de Conn, syndrome du phéochromocytome). D’autres ne sécrètent aucune hormone et sont donc appelées “lésions surrénaliennes non fonctionnelles” (par ex. adénomes et carcinomes non fonctionnels, myélolipomes, kystes, etc.).

 

Symptômes : comment puis-je savoir si je souffre d’une maladie nodulaire de la glande surrénale ?

Les signes et symptômes des lésions nodulaires de la glande surrénale sont multiples et dépendent 1) de l’hypersécrétion possible d’hormones et 2) de la taille de la masse. Dans de nombreux cas, cependant, cette maladie est diagnostiquée accidentellement au cours d’examens radiologiques au-delà de la suspicion d’une maladie surrénalienne (surrénalome fortuit). Parmi les syndromes cliniques associés à l’hypersécrétion hormonale, on trouve notamment :

  • Le syndrome de Cushing : provoquant une hypersécrétion de cortisol par adénome, cancer ou hyperplasie micro/macro nodulaire d’un ou des deux côtés, caractérisée par une obésité centrale, une bosse dorsale, une face pleine lune (arrondie), une pression artérielle élevée, une faiblesse musculaire, une ostéopénie/porosité, des événements psychiatriques, hirsutisme, acné, stries rubrae, peau fragile avec des ecchymoses faciles, troubles menstruels, baisse de la libido, impuissance, intolérance au glucose ou diabète sucré, immunosuppression et prédisposition aux infections, le risque de thrombose ;
  • Hyperaldostéronisme primaire : hypersécrétion d’aldostérone soutenue par un adénome surrénalien unilatéral (syndrome de Conn) ou une hyperplasie nodulaire, mono ou bilatérale, qui se manifeste généralement par une hypertension artérielle, souvent résistante aux traitements pharmacologiques, et une hypokaliémie (qui n’est pas une condition préalable au diagnostic), entraînant crampes, paresthésie, fatigue des muscles ;
  • Syndrome du phéochromocytome : provoquant l’hypersécrétion des catécholamines, caractérisée par l’hypertension artérielle associée à une crise de palpitations, maux de tête, transpiration, pâleur, nausées, anxiété, tremblements et hyperglycémie ;
  • Syndrome de virilisation (acquisition de caractéristiques masculines par les femmes, y compris hirsutisme, acné, hypertrophie des muscles, perte de cheveux, hypertrophie du clitoris) ou féminisation (augmentation du volume des seins, ou gynécomastie, réduction de la barbe et poils du corps chez les hommes) due à la présence de lésions qui sécrètent des hormones mâles (androgènes) ou femelles (œstrogène).

 

Épidémiologie : Quelle est la fréquence des maladies nodulaires de la glande surrénale ?

Les nodules surrénaliens sont une découverte fortuite très fréquente. On estime que 3 à 5 % de la population “en bonne santé” est involontairement porteuse d’un ou plusieurs nodules surrénaliens. Dans la grande majorité des cas, ces nodules sont de petite taille et n’ont pas d’importance clinique et ne nécessitent pas d’ablation. Les hormones sécrétantes ou les lésions surrénales malignes sont rares. Par exemple, le syndrome de Cushing a une incidence annuelle de 4 à 5 nouveaux cas par million d’habitants par an.